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Pourquoi, ô pourquoi ?

C'est ce que ma Maman a dit, évidemment. Mais pourquoi donc aller s'exiler à l'autre bout du monde ?

C'est une excellente question.

Au-delà des raisons évidentes ? Plonger tous les jours, quitter la vie de boulot-dodo, vivre à la plage ?

Voyons voir....


- Pour faire quelque chose qui me passionne. Tous les jours, et être payée pour ça. Après tout, qui se soucie de vendre des filtres à huile quand on peut plonger tous les jours et explorer les autres 70% de la planète ? Et avoir tellement de temps en plus pour le reste: les livres, la musique, écrire, manger des fruits (oui, l'Indonésie est un paradis pour les mangeurs de fruits dans mon genre)


- Pour vivre dans un environnement qui me rend heureuse. Au bord de l'eau (oui, je sais, à Marseille aussi y'a la mer, mais elle est froiiiide), hors de la ville, sous le soleil avec les palmiers (et les moustiques, mais on n'a rien sans rien)


- Je suis une femme, je suis une montagne de contradictions. Oui, j'adore les magnifiques escarpins très chers. (Et oui, je vais écrire à Louboutin pour qu'il se mette à faire des tongs). Mais j'adore aussi marcher pieds nus toute la journée. Mes pieds ne sont jamais aussi heureux que sans chaussures, et mes pieds sont fondamentaux (oui, je les aime). Je veux sans doute me prouver que je peux vivre avec une seule paire de Havaianas dans mon placard. Et ne pas m'en soucier. Vivre sans tout le reste, aussi. J'ai une sensation plus qu'agréable à me débarrasser de tout ça. Je garde les livres, des vêtements, deux ou trois cartons de bric-à-brac. Mais le reste, envolé. Plus de meubles, de télé, de trucs de cuisine, plus rien. Ma vie va rentrer dans deux valises (dont l'une est pleine de matériel de plongée) et pour être honnête, je vois ça comme une libération.


- Je m'en moque de gagner un quart de mon salaire actuel. D'abord, la vie en Indonésie est ridiculement peu chère comparée à l'Europe. Mais surtout, après m'être débarrassée de tous les trucs listés plus hauts, j'espère ne pas avoir besoin de nouveaux trucs. Si j'ai un toit décent, de quoi remplir mon estomac de sate ayam (miam miam) et prendre l'avion de temps en temps, alors ça ira. Au moins pour un moment. Oui, je m'occuperai de ma retraite...un jour.


- Pour voir si les rêves survivent à la confrontation au réel. J'ai joué avec cette idée depuis....plus de sept ans, je crois. Et j'ai décidé qu'après tout, le pire qu'il puisse arriver, c'est que ce ne soit pas pour moi, ou pas aussi bien que je le pensais, ou que je finirais pas en avoir marre. Mais si je n'essaye pas, je ne saurais pas. "Mieux vaut des remords que des regrets", dit le dicton. On verra si c'est un bon dicton.


- Parce que ma famille, mes amis m'aiment. J'en ai eu mille preuves les derniers mois en évoquant ce changement. Je sais qu'ils seront là à mon retour, si je reviens, ou quel que soit l'endroit que je choisirai. Ils me rendront visite, ils me donneront des nouvelles, ils seront heureux de me voir quand je rentre. Oui, je sais que c'est l'autre bout du monde. Mais si même ma Môman est sur Skype et Facebook, tout le monde doit en être capable!

Honnêtement, la vraie difficulté est là. Pour chaque choix, il y a un prix à payer, et je crois que c'est le tarif. Ne pas voir mon magnifique neveu grandir, ne pas entendre les nouveaux mots de la petite Chacha, ne pas être là pour votre prochain anniversaire, ne pas pouvoir vous appeler pour un apéro improvisé. Mais tout a un prix, même à l'autre bout du monde.

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