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Carnet de plongée n°1 - Celle avec les GROS requins

Voici le premier billet d'une série thématique à propos de mes plongées (oui, parce bon, c'est un peu le sujet principal ici, et non pas mes divagations sur tout un tas d'autres trucs). J'ai donc décidé de piocher une plongée de temps en temps dans mes archives de carnets pour vous la raconter. Celles qui sont mémorables évidemment (pour de bonnes ou de mauvaises raisons, ça arrive aussi). Je ne sais pas s'il y a vraiment une histoire pour chacune d'entre elles, mais comme il y a de quoi faire un billet par semaine pendant quelques années, je vais commencer par les meilleurs récits ! Plongée #122 Celle avec les GROS requins - Ile Maurice, passe St Jacques - 10 Fév 2011 Paramètres de plongée : profondeur max 23m, temps d'immersion 48mn


Je suis donc en vacances à Maurice et la plongée est au menu tous les jours, sur la côte Nord-Ouest de l'île. C'est la saison basse, le centre de plongée est plutôt calme et le proprio a été super cool jusqu'ici. Après quelques jours de plongée sur le récif local (plutôt chouette d'ailleurs), il nous demande si par hasard nous ne serions pas contre aller un peu plus loin et voir des gros trucs. Je ne vois pas bien comment je pourrais refuser ça...envoie du gros !


Le jour suivant, lever à 5 heures du mat (aïe), on remplit une camionnette d'équipements, d'une douzaine de blocs et des plongeurs, et on se tape le trajet jusqu'au sud de l'île. Après 3 bonnes heures de tape-cul, nous arrivons sur une plage déserte au milieu de nulle part, avec un petit hors-bord qui nous attend. Pas de maisons, d'épiceries ou de rien du tout d'ailleurs. OK, donc aujourd'hui, c'est plongée commando ? Pas de problème, je me change au milieu de nulle part (et régale un peu les locaux par la même occasion, désolée messieurs). Un fois fin prêts, nous voilà sur le bateau en direction du récif. En chemin, notre guide nous explique le plan : on se met à l'eau et on descend direct à faible profondeur, pas très loin de l'entrée de la passe naturelle qui traverse le récif pour atterrir de l'autre côté de celui-ci. Le courant va nous emmener dans la passe St Jacques, où il faudra trouver de quoi s'accrocher pour profiter de la vue, avant de descendre vers le large. A ce moment, la petite voix dans ma tête me dit : "OK, c'est pas le moment d'avoir des soucis pour faire passer les oreilles, il faut que ça descende tout seul."

Le bateau stoppe et laisse le moteur au ralenti (oui, en plus c'est un peu agité), tout le monde est prêt, plouf à l'eau. Nous descendons immédiatement et mes oreilles ont compris le message, pour une fois. Nous avançons vers la passe et BON SANG il n'avait pas menti à propos du courant !! Nous sommes aspirés dedans, à une vitesse qui fera dire plus tard à mon binôme : "je me sentais un peu comme un caleçon dans une machine à laver". L'un derrière l'autre nous descendons, notre guide pointe des rochers pour nous y accrocher et chacun se débrouille pour trouver un point d'ancrage. J'avise un petit rocher au fond sans corail, je m'agrippe et tente de rester à plat ventre au fond. Mon masque s'écrase sur mon visage et j'ai l'impression que mes yeux vont sortir de leurs orbites...c'est le cas une minute plus tard quand démarre le spectacle : un énorme banc de barracudas remonte la passe en formation serrée de chasse. Quelques énormes raies passent au-dessus de nos têtes, puis déboulent les thons. On dirait que c'est buffet à volonté de poissons, par ici. Nous restons là un moment avant de lâcher nos rochers et de nous laisser filer vers la fin de la passe, pour atterrir sur un banc de sable où le courant se calme. Des raies encore, nous fouillons un peu le sable et les quelques trous du récif.



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Brusquement, quelqu'un se met à hurler dans son détendeur, je me retourne et suis le doigt pointé vers le large...SALUUUT, LES REQUINS BOULEDOGUE ! Ils sont trois, énormes, nageant peinards sur le sable, tranquilles. Super gros, super massifs. D'un seul coup je me sens toute petite (encore plus que d'habitude, disons). Je fais face aux empereurs de l'océan. Si un jour mon rêve se réalise et que je suis réincarnée en poisson, je n'irai PAS embêter un requin bouledogue, je vous le dis (ou alors je reviens en rémora, et je serai la petite copine du méga boss de la mer, et ça compensera pour toutes les années d'école où j'ai juste été "la petite").

J'avoue, quand l'un des plongeurs a signalé qu'il était sur la réserve, je l'ai insulté mentalement. Moi je voulais juste rester là, à plat ventre, à les regarder. Mais il a bien fallu remonter... (et oui je sais que ma photo est toute pourrie, mais je n'allais pas lui chatouiller le menton pour en faire une bonne. Je dirais même que c'est la preuve que je l'ai prise moi-même, la photo pourrie.)

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Nous sommes revenus au bord extatiques, avons changé les blocs, puis rebelote sur exactement la même plongée après la pause. Mais les requins étaient partis s'occuper de leurs affaires de requins, à être les rois de l'océan ou à croquer quelques poissons, je suppose. C'est la seule et unique fois que j'en ai vu (des bouledogues, hein, pas des requins). Franchement, je suis morte d'impatience à l'idée de la prochaine rencontre.

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