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Mon carnet de plongée - n°2 - Celle où je guide un groupe et je me perds

Plongée #81 Safaga, Egypt - 29 juin 2008

Paramètres de plongée :profondeur max 20m, temps de plongée 48mn

Vacances en Egypte avec mon club de plongée parisien. Nous sommes une bonne douzaines, plongeons deux fois par jour sur un bateau que pour nous, donc c'est assez peinard. Nous avons deux instructeurs au sein du club, qui s'occupent de faire passer les niveaux, pendant que moi j'emmène parfois les plongeurs certifiés. Avant de raconter cette histoire, je me dois de souligner que l'ambiance est super cool. On adore plonger ensemble, on a des membres de 7 à 77 ans ou presque, ce n'est pas un énorme club donc tout le monde se connait, on se marre bien et on n'essaye pas de s'en mettre plein la vue mutuellement comme ça arrive souvent en France (parce que Cousteau a inventé la plongée, n'est-ce pas, donc il faut qu'on montre au monde qu'on est bien meilleurs que les autres et qu'on va plus profond parce qu'on est Français, enfin. Ha ha.). Donc personne ne m'a blâmée pour ce qui suit, mais tout le monde s'est un peu moqué, quand même.

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Briefing sur le pont, notre guide nous montre une carte du site : aller en direction du petit îlot là-bas, on traverse une étendue sablonneuse quelques minutes et ensuite on arrive sur le récif. OK, ça a l'air facile. Ce qui n'a pas été facile cette semaine, ce sont mes oreilles. J'ai eu des problèmes pour égaliser et j'ai souvent dû descendre à la vitesse d'un bébé nudibranche. Pas de bol, aujourd'hui c'est une journée comme ça. Une des pires, en fait. L'eau est cristalline donc je peux voir les autres au fond qui m'attendent en se promenant, mais je pense qu'il me faut au moins DIX minutes pour descendre à 10 mètres. Ridicule. Comme toujours, ça m'énerve, ça me frustre et ça m'ennuie parce que j'ai l'impression de leur pourrir un peu la plongée. Quand je finis par arriver au fond, ça fait donc un moment qu'ils poireautent en regardant les poissons-clowns. En plus, il s'avère que je ressemble à un requin, pendant que j'étais coincée entre 3 et 6 mètres, un rémora est venu se coller à ma palme. Ben OK, viens donc plonger avec nous toi aussi.

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Donc nous y voilà enfin, je suis énervée par mes oreilles et moi-même, je regarde autour et tente de me souvenir du plan, et je me dirige vers ce qui semble la bonne direction. Normalement, dans quelques minutes nous devrions arriver sur le récif, pour l'instant nous sommes au-dessus du sable et de quelques patates rocheuses. Mais...pas de récif. Nous nageons cinq minutes, pas de récif. J'accélère un peu la cadence, quelques minutes de plus, toujours pas de récif. Et il faut bien que je me rende à l'évidence : je n'ai aucune idée d'où nous sommes. Donc je fais ce que les guides de plongée sont formés à faire quand ils sont perdus : prétendre que tout va bien. Je ralentis, je cherche des poissons et des trucs, je m'assure que tout le monde va bien, et on profite de notre plongée. Quand nous remontons, nous sommes loiiiin du bateau. Donc je prends l'air le plus détendu possible, et je fais "Hey les gars, vous devez nager tout équipés pour valider votre niveau 2...ben voilà, on y va !". Donc tout le monde se fout de ma tronche (oui je mens très mal) et on retourne au bateau à la nage. Et voilà comment je suis devenue "la Divemaster qui se perd" pour le reste de la journée. Bon. C'est déjà arrivé, ça arrivera encore.

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(ça c'est moi qui fait "allez descends, 'spèce d'idiot, tu ne veux pas te perdre quand même ?" Ha ha. Merci de noter le look très professionnel grâce au tuba. Et maintenant je percute que j'ai cette combi depuis au moins 2008. Pas étonnant que ça ne semble plus trop une 5mm...(et oui, je mets une 5mm en Egypte en juin. J'aime pas avoir froid.))

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