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Mon carnet de plongée - n°3 - Celle où je suis presque morte de froid

Plongée #166

Pain de Sucre - Marseille - 1er avril 2012

Paramètres : profondeur max 23m, temps de plongée 32mn (la plus courte ?)


Après avoir déménagé à Marseille l'an dernier, je me suis bien sûr dit qu'il fallait quand même voir ce que donnait la plongée dans le coin. C'est trop tentant, n'est-ce pas, quand la mer est en bas de chez soi. Donc j'ai trouvé un club de plongée sympathique, j'ai été m'entraîner quelques fois avec eux, puis j'ai décidé de les accompagner sous l'eau. Plonger en Méditerranée n'a rien à voir avec la plongée en eaux tropicales. Pour commencer par le plus évident, l'eau est extrêmement FROIDE. La plupart des gens plongent en étanche ou semi-étanche. En hiver, elle descend à 13 ou 14 degrés. Et en été, au fond elle ne dépasse pas les 20 degrés, en général. La vie sous-marine n'a rien de tropical non plus, on voit des trucs, mais rien de comparable avec les eaux chaudes.

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Donc, je décide de faire un essai, mais j'étais loin d'être préparée à ce qui m'attendait. Je n'ai pas l'équipement nécessaire pour gérer de l'eau à 14 degrés, pour commencer. Donc je décide innocemment d'empiler tout ce que je peux pour rester au chaud, c'est à dire une sous-veste à capuche, ma 5.5mm et son petit top en néoprène, puis par dessus une veste en 7mm avec une capuche. La femme-oignon, c'est moi. J'arrivais à peine à bouger dans tout ce néoprène. Sur le bateau, j'avais chaud avec toutes ces couches empilées. Mais croyez-moi, cette sensation n'a pas duré très longtemps. Nous nous mettons à l'eau, et juste de sentir l'eau qui rentre dans ma combinaison me fait frissonner. Mon ordi indique 16 degrés en surface, et je commence à m'insulter mentalement, en me disant que vraiment, même pour avoir un peu d'azote dans le sang, ce n'est peut-être pas une si bonne idée que ça.

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Il s'est avéré que ce fut l'une de mes pires plongées. Pour commencer, je suis trop lestée, pensant qu'avec tout ce néoprène il me faudrait des kilos pour me faire descendre, donc je ne suis pas très à l'aise alors que mon estomac menace de râcler le fond de la mer. Ensuite, je peux à peine bouger avec toutes ces couches, j'ai une double cagoule sur la tête et rien que de tourner le cou s'avère compliqué. Et enfin, j'ai incroyablement froid. Je suis gelée, plus exactement. L'eau au fond est à 14 degrés, après cinq minutes mon corps me crie de sortir de là et plus vite que ça, et je consomme de l'air comme un bébé éléphant. Plus d'une moitié de 12 litres en 32 minutes, voilà ce qu'il a fallu pour me garder en vie.



J'ai sans doute vu des trucs ce jour-là, mais je n'en garde aucun souvenir. Tout ce que j'arrivais à penser était "Bon, on a dit 30 minutes, ça fait déjà 15, c'est bientôt terminé". Je me suis aussi comportée comme une crétine et je n'ai pas demandé à remonter. Ce qui est complètement idiot, mais c'était ma première plongée avec eux, je ne voulais pas faire la chieuse de service et leur pourrir leur sortie.

Evidemment, comme je ne savais pas à quoi m'attendre, je n'avais pas non plus très bien planifié la partie où je sors de l'eau, presque aussi bleue que la mer. J'ai eu un mal fou à grimper sur le bateau, mon corps ayant cessé de fonctionner normalement. Donc ils me tirent à bord, m'aident à me déshabiller, puis mettent en place le plan "sauvons la petite nouvelle" : ils m'enveloppent dans un manteau et un bonnet, me donnent du thé et deux personne s'assoient de chaque côté de moi pour me protéger du vent. Heureusement qu'ils étaient là !


La douche chaude que j'ai prise en rentrant fut l'une des meilleures de ma vie.


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(et voilà à quoi je ressemble quand je plonge à Marseille en été, quand la température est quelque peu décente. Remarquez la capuche et la combi pas du tout légère. L'été mon oeil.)

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