Plongée #628
Nusa Lembongan, Bali – 7 avril 2014
Paramètres de plongée : profondeur max 14m, temps de plongée 52mn
La plupart d'entre vous ont compris à présent que depuis que je plonge à Lembongan, où nous avons la chance d'avoir une population permanente de raies manta, je suis complètement fascinée et toute chouchoutée des mantas ("chouchoutée" n'est pas un mot qui figure dans le dictionnaire mais vous avez compris). Non pas que je ne l'étais pas avant, mais plus je plonge avec elles et plus je les adore. Elles sont sans doute en train de devenir mon animal préféré. Souvenez-vous, je vous en avais déjà parlé par ici. Dans ce billet, je vous disais notamment que j'avais eu la chance de baptiser une manta et qu'il s'appelait Black Casper. Après des mois sans voir Casper, j'ai finalement eu l'occasion de le revoir ce 7 avril dernier...lors d'une plongée incroyable.
La journée n'avait pas très bien commencé pour tout un tas de raisons sans importance. J'étais un peu d'une humeur de pitbull au réveil. Même quand on vit sur une plage magnifique et qu'on se réveille au son de la houle tous les matins, il y a des jours de temps en temps où j'ai envie de bouder, et celui-là en faisait partie. Je n'avais pas besoin de plonger ce jour-là parce qu'on n'était pas débordés, et donc je me demandais si après avoir fait les trucs que j'avais à faire au bureau je n'allais pas aller me recoucher. Mais ma collègue et voisine et amie Jojo m'a dit "Viens plonger plutôt, les mantas ça te fait toujours du bien". Ce qui est correct, et comme je ne voulais pas me faire suer à m'occuper de gens sous l'eau, et je lui ai dit "OK, mais je me tire et je reste toute seule avec les mantas". Elle me dit que d'accord, et nous voilà partis.
Je boude sur le bateau, nous allons au nord de l'île sur le premier site à mantas, et rien du tout. Donc nous nous dirigeons vers le sud pour aller sur l'autre site à mantas. Nous y voilà, je vois déjà des ombres sous la surface et aussi que la visibilité ne vas pas être terrible, on se prépare et hop à l'eau. Je me suis mise d'accord avec Jojo que je l'aidais à amener son groupe en bas et qu'ensuite je disparaissais. Il s'avère que la moitié des plongeurs ne sont pas très à l'aise, donc ça prend au moins 10 minutes pour faire descendre tout le monde et que tout soit OK. Jo lutte un peu avec deux d'entre eux donc pendant ce temps je surveille ceux qui sont déjà en bas, et je vois déjà deux mantas qui passent, qui ne se nourrissent pas comme elles le font souvent, mais qui nagent près du fond, tranquilles, magnifiques et gracieuses.
Une fois que tout le monde est au fond, contents, que tout va bien, je laisse comme convenu Jo se démerder avec eux et je me tire. La "station de nettoyage", là où les mantas viennent se faire nettoyer par des poissons, est seulement à deux minutes de palme, c'est une sorte de petite colline sous l'eau et on peut se mettre près du fond et les regarder passer au-dessus de la colline. Il s'avèrera plus tard qu'il y avait déjà tellement de mantas au fond que les autres n'ont jamais été jusqu'à la colline, ce qui explique que j'étais absolument seule là-bas (et que par chance il était tôt et pas d'autre bateau en vue). J'arrive donc à la colline, je m'installe et en moins d'une minute je suis entourée de mantas PARTOUT. Je ne sais même pas dans quelle direction regarder parce qu'il y en a de tous les côtés. J'en compte 12 différentes et puis j'abandonne et je profite du spectacle.
Leur comportement est un peu bizarre, elles ne semblent pas se nourrir comme elles font souvent, mais elles nagent proches du fond, parfois ensemble, parfois en file, on dirait qu'elles jouent. Elles viennent me dire bonjour et voir ce que je suis alors que je fais bien attention à ne pas être là où il ne faut pas. C'est probablement les interactions les plus proches que j'ai eu jusqu'ici, plusieurs fois j'aurais pu juste tendre la main et les caresser (ce que je ne fais pas bien sûr, ON NE TOUCHE PAS LES TRUCS SOUS L'EAU !!).
