Parce que le contenu est un peu mélangé et pas très clair. Donc voilà, pas de titre. Vous trouvez que je suis un peu fainéante ? Voyons voir... Quand on vit sur une petite île au bord de la mer, les gens parlent souvent des "horaires de l'île", pour dire qu'ici tout va moins vite, les choses arrivent quand elles arrivent : ça peut prendre une heure pour que le dîner arrive sur la table, le bateau est en retard, c'est comme ça. C'est aussi l'horaire indonésien, je pense. Si personne n'est en train de mourir, pourquoi se faire un ulcère pour un retard quelconque ? Pour les gens qui viennent du monde occidental et qui ont un job stressant tous les jours, depuis des années, ça peut être franchement irritant. Moi aussi ça m'irritait au début, maintenant je crois que je m'y suis faite.
Du coup il y a quelques temps je me demandais si je suis en train de me ramollir, si moi aussi je m'habitue aux horaires de l'île et la paresse de certaines journées. Et puis j'ai réalisé ces dernières semaines que non. Je suis toujours super à l'heure au boulot, ça m'irrite toujours un peu quand on part en retard ; quand il faut faire des trucs je les fais, parce que je dors plus tranquille. Mon cerveau peut toujours faire du bon travail, je continue à en faire quand je peux pour des clients et ça n'a rien à voir avec la plongée. Je suis toujours super rapide pour ça. C'est juste plus dur de s'y mettre parce que bon au lieu de traduire des trucs je pourrais être dans mon hamac ou dans la piscine. Mais une fois que je m'y suis mise, ça va.

Par contre je deviens plus douée à d'autres trucs, grâce aux "'horaires de l'île", ou aux horaires indonésiens, ou à toutes les autres choses qui ont changé dans ma vie depuis un an et demi. Je deviens meilleure à accepter les choses, ou à les laisser filer. Attention ne nous méprenons pas, je ne dis pas que la bonne façon de faire c'est de tout accepter (je ne suis pas devenue Bouddha et atteint la sagesse suprême, chers amis. Je ne suis toujours pas une hippie non plus, mais je vous remercie de vous en soucier). Je crois toujours que face aux choses qu'on ne peut pas accepter, on doit essayer de les changer, à mains nues si nécessaire. La colère est parfois saine, au moins pour moi ! La plupart du temps, les grandes phrases philosophiques postées sur Facebook ou ailleurs me gonflent, sur le sens de la vie, ce qu'il faut faire chaque jour pour vivre mieux, tout ça. Même si parfois je suis à moitié d'accord, ça ne m'empêche pas de ronchonner et de trouver ça un peu ridicule. Cependant, comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis (c'est bien connu), durant ces dernières semaines j'en ai vu passer deux qui m'ont interpellées et donc je les ai notées, ne sachant pas très bien ce que j'allais en faire. Finalement, n'écoutant que ma générosité proverbiale, je vous en fait donc cadeau (je suis sympa, hein ?) :

Ce qu'on peut grossièrement traduire, pour les non-anglophones, par : "A la fin, seules importent trois choses : combien on a aimé, combien la vie a été douce, et si vous renoncez à ce qui n'est pas fait pour vous avec grâce."
Bon l'amour évidemment, gros cliché, je ne m'y aventure même pas. Le mot important dans cette phrase c'est "avec grâce". J'ai eu des débats sans fin ces dernières semaines avec une amie sur la façon d'être gracieuse, élégante. Pas triste ou en colère ou jalouse ou déçue quand les choses ne se passent pas de la façon qu'on voudrait, quand les gens ou les évènements vous déçoivent et vous laissent un goût amer dans la bouche, quand les plans ne se déroulent pas comme dans les plans (parce que les plans sont faits pour être changés, c'est connu). Peut-être que c'est pour une bonne raison, peut-être qu'à l'instant T ce n'est pas évident mais que sur le long terme on verra que ces choses-là n'étaient pas faites pour nous.
Alors être plein de grâce et de retenue n'est pas toujours facile, mais parfois ça aide à renoncer, je crois. Et puis évidemment, ça vous rend plus gracieux. C'est bien d'être gracieux, posé, tempéré devant l'adversité ou la déception, c'est chic. Et puis ça économise tout un tas d'énergie qu'on dépenserait à être énervé ou triste ou un truc du genre et avec laquelle on peut faire autre chose. Genre aller surfer (ou planter des carottes hein, je ne suis pas sectaire).

Les gens qui sont destinés à faire partie de votre vie reviendront toujours vers vous, quelle que soit la distance à laquelle ils s'éloignent. Oui. Alors s'ils partent se promener (ou si je pars me promener, à cet instant précis), ainsi soit-il. Que vous pensiez à votre famille, de vieux amis, de nouveaux amis, de vieux amours, de nouveaux amours, ou à l'objet de votre affection qui pour l'instant n'a pas de définition bien précise. Si vos chemins doivent se croiser à nouveau, ça se produira, parce que l'un de vous, ou les deux, créeront cette croisée des chemins. Parfois, au croisement, on réalisera que finalement, ce n'était pas une si bonne idée que ça de se recroiser, et une fois de plus ainsi soit-il. Ces quelques amis qui font partie de ma vie depuis des décennies et sont une partie de moi-même seront toujours là, quoi qu'il arrive. Parce que pour certains d'entre eux je sais que je serai prête à monter dans un avion demain et traverser la planète si nécessaire. Donc une fois de plus, il s'agit en partie de savoir renoncer. Accepter qu'en étant loin, on est loin. Accepter que les gens vont et viennent. Accepter que pour certains, il n'est pas certain qu'on se reverra. Mais d'une certaine façon, si on est convaincu que ce sera le cas, ça devient plus facile. C'est fou le pouvoir de son propre cerveau et de l'auto-conviction...
Voilà, assez de philosophie de comptoir pour l'instant. Afin que ce papier ne soit pas complètement inutile, je vais vous faire part d'une récente découverte sur un sujet qui n'a rien à voir (pour les anglophones, désolée). Voici les cours en ligne du MIT et c'est GRATUIT. C'est à dire que l'une des meilleures universités du monde met en ligne ses cours, gratos. Donc si vous avez du temps de cerveau disponible et que vous ne savez pas quoi en faire, pourquoi ne pas lire des trucs sur "Les femmes dans la littérature contemporaine" ou "L'atmosphère, l'océan et les dynamiques climatiques". Bon ce n'est pas tout à fait pareil que d'aller en cours au MIT avec tout un tas d'élèves intelligents, mais c'est quand même pas mal !
Sur cette note pleine d'intelligence, je vous souhaite un bon weekend !