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Les élèves de mai...y compris quelques histoires pas mal

En listant le boulot de ce dernier mois, je me rends compte que j'ai quelques anecdotes à vous raconter, donc les voilà ; voyons un peu ce que le joli mois de mai nous a apporté de beau... Durant les derniers mois, j'ai eu en général de bons élèves. Faciles, à l'aise dans l'eau, agréables. Donc je me disais qu'il était probable qu'à un moment ou un autre mon karma allait virer et m'envoyer un cours un peu difficile. Le premier s'est présenté sous la forme de trois aimables jeunes gens venus des Etas-Unis. Californie, pour être précise. Moins de 24 heures après être arrivés, on les surnommait déjà "Team Crazy" (l'équipe des fous). Ils ont débarqué vendredi soir pour notre soirée hebdomadaire, et comme ils ont atterri trop tard à Bali pour prendre le bateau, ils en ont affrété un. Bon, pourquoi pas. Le lendemain, je démarre leur cours d'Open Water dans la piscine...et pour la première fois j'ai l'impression qu'il me faut ma tige en fer pour faire du bruit sous l'eau dans la piscine. Evidemment, ils avaient une bonne gueule de bois de la veille, mais tout bien considéré vu ce qu'ils s'étaient enfilé ils étaient plutôt opérationnels. Il s'avère assez vite qu'ils ont la concentration d'enfants de 3 ans, et l'âge mental qui va avec, ce qui ne facilite pas les choses dans l'eau, n'est-ce pas.


Dans le désorde : ils dessinent des nichons et des quéquettes sur leur papier pendant que j'essaye de leur expliquer les tables de plongée. Quand j'essaye de leur faire faire des exercices de flottabilité au fond de la mer, l'un d'entre eux tente plutôt de construire un château de sable sous l'eau, assis aun fond. Quand ils ont enfin terminé leur examen, ils étaient tous saoûls (j'avais complètement renoncé deux heures plus tôt à tenter de les retenir un peu). L'un a pratiquement fini sans air lors d'une plongée...de 25 minutes. Pour un pari à la con, ils ont essayé de faire venir un hélicoptère ici pour les emmener aux îles Gili et revenir, et ils étaient vraiment déçus quand ça n'a pas marché. Ils ont bu leur poids en alcool tous les soirs. Ils m'ont demandé plusieurs fois si on pouvait sauter d'un avion avec l'équipement de plongée et atterrir dans l'eau, et je pense qu'il y en a un qui ne plaisantait pas, il trouvait que c'était une bonne idée. Ils ont cassé la porte du frigo du bar après la fermeture pour continuer à boire des bières après 23 heures. Comme vous l'imaginez, c'était marrant de les avoir ici pour quelques jours....sauf quand tu essayes de leur enseigner la plongée. Mais j'ai fini par y arriver, et ils étaient super contents.

Le deuxième lot d'élèves pas faciles n'était pas fou, juste lent. Tellement leeeeeent. L'un d'entre eux était aussi pas terrible dans l'eau, les deux autres ça allait, mais en général il leur fallait BEAUCOUP de temps pour faire quoi que ce soit. Une fois de plus, j'ai serré les dents en me répétant que la patience est une vertu qui n'a pas de prix et que mon quota augmente chaque jour.

On a eu une plongée un peu catastrophique avec ce groupe-là. Le dernier jour de leur cours, tout le reste est terminé et il nous reste deux plongées à faire. Certains d'entre vous savent déjà que les courants peuvent être un peu difficiles ici, mais lorsqu'on arrive à notre premier site de plongée du jour les conditions ont l'air bonnes, ça dérive un peu comme d'habitude mais rien de méchant, donc on se met à l'eau. J'ai l'un de nos petits stagiaires Pete avec moi et je le mets en binôme avec le plongeur pas terrible qui a aussi des problèmes pour faire passer ses oreilles, et nous voilà partis. Dans les quelques mètres d'eau de la partie peu profonde, tout va bien et une fois que tout le monde me dit que ça va nous commençons à descendre le long de la pente. Là, je commence à sentir un petit courant descendant (ce qui n'est jamais bon, n'est-ce pas), pendant 30 secondes je me dis que pour l'instant c'est gérable. Et tout d'un coup WOOOSH le courant nous pousse vers le fond. Je signale à mes petits élèves de revenir vers le récif et vers moi, sans succès, tandis que Pete tient son binôme comme il peut et se trouve bien trop loin du récif, suspendu en pleine eau en essayant de le ramener vers nous. Ca me prend à peu près 10 secondes pour décider qu'il n'est pas question de plonger dans ce merdier et je signale à tout le monde qu'on remonte, sauf que bien sûr à la plongée numéro 3 personne ne sait se servir correctement d'une paire de palmes dans un courant force 8 (sur mon échelle personnelle de 1 à 10). Ca nous prend donc 5 bonnes minutes pour remonter depuis 15 mètres de fond, ou plus exactement je remonte de toute la force de mes petites jambes en tenant un élève dans chaque main, tandis que le courant continue de pousser vers le bas, puis se change en tourbillon, et que mes oreilles et mon ordinateur me crient que c'est n'importe quoi alors qu'on est ballotés à 10 mètres puis à 6 puis retour à 9, etc. Une fois de plus, je bénis mes gigantesques nouvelles palmes tandis que je remonte le poids de trois personnes combinées. Le palier est évidemment inexistant, alors que nous remontons dans un tourbillon de bulles. Mes pauvres élèves ne réalisent pas très bien ce qui se passe, après coup ils m'ont dit avoir pensé qu'ils étaient un peu nuls avec leur flottabilité et que c'est pour ça que je les ai agrippés...Ha ha. Temps total de plongée : 9 minutes.

Le petit stagiaire a donc retenu une leçon qui vaut de l'or : quand c'est le caca en bas, on remonte, parce que l'océan est toujours plus fort que toi.


Ci-dessous : les palmes qui ont sauvé la journée, les exos à la plongée 2, le courant à la surface à la fin de la 1ère. Merci Pete pour les photos.

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Sinon le joli mois de mai était plein de raies manta, et ça les amis, c'est toujours du pur bonheur à chaque plongée, je ne m'en lasse pas. Au prochain épisode : mes aventures en France pour les vacances !

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