Je suis rentrée passer trois semaines en France. Je ne sais plus si je peux dire "trois semaines à la maison" vu que c'est toujours mon pays, mais que de plus en plus ma maison c'est une île minuscule en Indonésie. Mais bon, ceci est un détail technique, n'est-ce pas.
Le premier jour : le chauffeur de taxi est ronchon et il y a des bouchons, rien n'a changé. Le premier café-croissant a un goût de paradis. Le métro sent toujours le caoutchouc brûlé et le pipi, et c'est rassurant. J'avais oublié qu'il y avait des beaux mecs partout à Paris. Je déjeune avec les filles, après je prends l'apéro avec la BF (Best Friend), ensuite dîner avec mon frère et sa femme, tout ça le premier jour, et c'est génial.
Bon le décalage horaire me met un petit coup derrière les oreilles en fin de journée et quand ma belle-soeur rentre je ronfle à poings fermés sur le canapé, bien qu'il soit 20h et qu'il fasse ENCORE jour. Pour ce premier dîner, je m'enfile allégrement 400 grammes d'entrecôte et ça fait plus de bien que je ne peux l'écrire. Haaaaa que c'est bon d'être de retour !

Jour 2 : je prends le premier vol pour Toulouse, je ne suis donc pas tout à fait réveillée en l'attendant à 6h30. Je suis entourée de costards, des gens en costard partout, qui parlent de gros chiffres et de CRM et de plans marketing en attendant d'embarquer. Et je me souviens quand ma vie c'était ça, quand il fallait se lever à 5h du mat pour prendre le premier vol pour quelque part et bosser dans l'avion et mettre des nombres dans des fichiers et des belles phrases dans des slides. Et j'ai de la peine pour eux.
Une fois arrivée, ma mamounette m'emmène au marché et c'est comme si des petits anges s'étaient mis à chanter au-dessus de ma tête, car j'ai l'impression d'être morte sans souffrir et d'être arrivée au paradis (là où le pain et le fromage et les cerises et les abricots et le veau et l'agneau et tout le rest sont disponibles à la demande. C'est comme ça le paradis, avec un super récif pour plonger juste à côté quand tu as fini de te goinfrer).
Jour 4 : mon estomac et mon foie tiennent le coup alors que je suis nourrie comme un petit canard à engraisser, et je ne proteste aucunement. Au contraire. Je profite aussi des plaisirs du monde moderne, eau chaude, bain chaud, internet qui marche, etc. Ce dernier me permet de mettre à jour iPhone et iPad sur IOS7, ça fait tout planter et ça me prend littéralement 3 heures pour tout restaurer, et après je me rends compte que j'aime pas la nouvelle version. Mais bon, pendant ce temps j'ai téléchargé tous les nouveaux Game of Throne et Big Bang Theory, c'est toujours ça de pris.
L'eau commence à me manquer.
Jour 6 : encore manger. On va marcher un peu aussi, pour faire descendre toute cette boustifaille, et puis on ne fout rien en famille et c'est cool. Je commence à dormir jusqu'à 10 heures tous les jours, mais je me pèle toujours les fesses.

Jour 8 : retour à Paris. Pour célébrer mon retour, grève des taxis et de la SNCF. Je fais la queue devant l'arrêt de bus où tout le monde a l'air civilisé, jusqu'à ce que le bus arrive et c'est l'émeute. Alors je me rappelle que moi aussi je suis parisienne, donc je balance aussi des coups de coude et je finis par monter dans le bus. Ici, la relaxitude indonésienne ça ne te fait pas monter dans le bus. Eh ben ça, ça ne m'avait pas manqué, par exemple. Jour 10 : je passe mes journées à voir les copains autour de déjeuners et de dîners, à me balader et à ne pas faire grand-chose, comme acheter des bikinis et des macarons. Les jours passent vite quand même. Je peux aussi appeler les gens et avoir une conversation normale sans coupure de réseau, à chaque fois c'est un petit émerveillement. L'internet rapide, c'est un peu magique. Une fois de plus, les choses qu'on croyait acquises mais qui ne le sont plus rendent la journée super. Troisième bain chaud de la semaine. Jour 11 : les poissons me manquent. A suivre...