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La vie rêvée des profs de plongée

Ces deux derniers mois, j'ai eu pas mal de visites, ce qui fait toujours plaisir, n'est-ce pas. Les copains s'extasient sur mon bureau avec vue sur la mer, sur le fait que je sois en tongs et en bikini toute la journée, sur plonger tous les jours, sur la vie sur une plage de carte postale. Et c'est vrai, j'ai tout ça dans ma vie de tous les jours. Et puis après, parfois, ils soupirent jalousement, ils se disent que j'ai de la chance, ils se demandent pourquoi ils ne feraient pas pareil, etc.

Alors chers amis, j'ai décidé de démystifier quelques clichés de ma vie rêvée à la plage. Evidemment, c'est la vie que j'ai choisi pour l'instant, et comme vous l'avez compris en suivant ce blog, je ne regrette pas mon choix. Mais il ne faut pas croire que je vis dans une carte postale.


  • Quand on vit sur une île reculée, les options sont limitées. Les options pour manger, les options pour acheter des trucs de base, genre un t-shirt ou autre chose que du paracétamol à la pharmacie, etc. Evidemment ce n'est pas dramatique, mais ça fait partie du confort de la vie de tous les jours, disons. Parfois, quand je suis à Bali et que je m'empiffre toute la journée en dépensant ce qui me semble maintenant être le PIB de l'Angola, je me demande comment je me suis transformée en ce monstre glouton dès que je mets les pieds hors de l'île, qui pense que c'est Noël quand elle va à Carrefour.

  • Certes, je n'ai plus de rhume, de gastro, d'angine, etc. Mais j'ai des coupures qui mettent 3 semaines à se fermer, des infections de peaux bizarres, des intoxications alimentaires, etc. J'attends toujours la dengue, ça finira sans doute par arriver (ce qui me console, c'est que visiblement on peut aussi se choper la dengue en France). Des maladies tropicales, quoi, auxquelles mon pauvre petit corps d'occidentale n'est pas toujours préparé.

  • J'ai plein de nouveaux amis, beaucoup qui ont la même vie que moi et qui l'ont choisi aussi et qui la comprennent. De bons amis, même. Mais bon, parfois les potes de toujours me manquent, certains jours ils me manquent même cruellement. La famille aussi. J'en ai déjà parlé, c'est ce qui me coûte le plus.

  • J'ai renoncé à faire des plans. Dans le fond, je crois que c'est plutôt agréable, de ne pas savoir où je serai dans un an, dans cinq ans, de sortir du schéma dans lequel j'étais depuis des années et qu'on nous "oblige" à avoir en quelque sorte. C'est quoi ton prochain changement de boulot, tes prochaines vacances, ton prochain appart, etc ? Mais parfois aussi, soyons honnête, c'est un peu flippant.

  • Renoncer à faire des plans c'est aussi parce que c'est impossible. Par exemple cette semaine, mes anciens proprios ont cédé leurs bungalows dans un desquels je vis depuis plus d'un an, les nouveaux proprios sont arrivés sans tambours ni trompettes et nous ont tous virés avec un préavis de 48 heures. Ben oui, j'ai pas de bail, ça ne se fait pas trop ici.

  • Internet à la vitesse de la tortue, coupures de courant fréquentes, etc, parfois la vie dans la jungle ben...c'est pas très pratique.


Alors voilà, tout ceci fait que non, je ne vis pas dans une carte postale. Et puis comme partout, ici aussi on a des problèmes de coeur, d'argent, des questions existentielles, etc. Et pourtant... Pour se lever le matin et avoir envie d'aller bosser. Pour se lever tous les matins face à la mer. Pour aller voir les poissons tous les jours. Pour le voyage quotidien, les petites aventures. Pour cette effrayante et fascinante idée de ne pas savoir de quoi sera fait demain. Pour se dire que le reste est encore à écrire.

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