Fiji, c’est tout un tas d’îles, comme l’Indonésie. Les gens sont très cool à Fidji. Bon faut pas trop les brusquer non plus hein, il fait chaud et tout, faudrait voir à pas se faire un claquage au boulot, donc du coup l’ambiance générale est super cool (sauf quand il faut bosser, pour par exemple se faire livrer une petite pièce pour le bateau c’est tout une aventure, même Jean a failli en perdre son sang-froid et pourtant le stress ne l’habite pas, comme les fidjiens). Tout le monde parle parfaitement anglais, globalement à part le mec de l'immigration tout le monde est sympa, bref, c’est les îles.
Les premiers jours, le bateau est amarré à la marina de Nadi, à côté de gros super yachts avec les hélicos et autres jouets dessus, moi je trouve ça classe et je demande si je peux visiter mais Jean me dit que non pas du tout, ça ne se fait pas de demander. Ah bon. J’y connais rien aux règles de bienséance du parfait yachtiste voyez-vous. Mais par exemple une fois la lessive faite, c’est OK de mettre mes petites culottes à sécher sur le rail le long du pont juste sous le nez de nos voisins. Bon. Une fois arrivée et installée dans ma chambre, pardon ma cabine, on planifie le reste de la semaine et comme le bateau est coincé à la marina quelques jours pour cause d’attente de réparation vu que la pièce commandée n’arrive pas, on prévoit d’aller faire la plongée requins dont tout le monde parle. Hop, on loue une bagnole pour deux jours que je dois conduire du mauvais côté de la route, mais le max à Fidji c’est 80km/h donc autant dire que ça le fait, et nous voilà partis.
Le premier jour, on s’arrête dans un endroit repéré par mon acolyte qui s’avère être l’un de ces spots parfaits où tu arrives, tu vires tes tongs, tu mets ton maillot et tu glandes en toute sérénité en te disant que la vie est belle. Il y a des hamacs, une balançoire sur un palmier, une ligne pour faire le funambule sur laquelle Jean passe la moitié de l’aprem pendant que moi je bouquine dans le hamac, la mer pour aller ploufer quand t’as trop chaud, une plage à perte de vue avec des cocotiers, bref, le paradis selon mon évangile. On glande, on papote, on boit des jus, on mange un sandwich, on va se baigner et on recommence. L’une des journées les plus cool que j’ai passé depuis LONGTEMPS (et je vis à la plage, c’est dire). Si vous allez un jour à Fiji, allez donc là. Le jour où j’ouvre enfin Elenita Plongée sur la plage, ça y ressemblera.
Le lendemain, on se lève bien avant que le coq ait chanté ou presque pour se faire l’heure de route qu’il nous reste jusqu’à Pacific Harbour, l’un des spots de diving du coin où j’ai un rendez-vous avec des requins.
Alors pour couper court à tout débat, il est bien entendu que cette plongée c’est du feeding, c’est à dire qu’on amène à manger pour que les requins se pointent. C’est pas du “chuming” où on balance du jus de poisson à l’eau, mais bon il y a un mec qui descend avec des têtes de poissons. J’ai eu un long débat avec moi-même avant de décider de faire cette plongée parce que bon le feeding je ne suis pas super fan. Après discussion avec deux amis instructeurs qui ont fait la plongée l’an passé et me conseillent le “bon” centre, celui qui investit dans la recherche et fait des petits groupes et ne plonge pas tous les jours et reverse des sous au village du coin, je décide finalement d’y aller. Ptet que j’ai juste super envie de voir des requins aussi, soyons honnêtes. (la partie recherche s’est avérée vraie : ils font des stats, répondent cordialement à mes questions sur l’identification des individus et le nombre etc, et au lieu de me trouver relou, ils sont même plutôt contents de raconter comme ils font l’identification et leur comptage etc).
Alors niveau requins, pas de déception: une douzaine de bouledogues, des dizaines de pointe blanche et pointe noire, quelques requins gris de récif, bref un gros festival requinesque qui me met en joie. Deux plongées, deux fois 45 minutes de requins dans tous les sens, bref une bonne matinée. Jean qui n’a jamais vu plus gros qu’un petit pointe noire de sa vie (enfin en plongée, au line up à Cape Town quand il voit un requin en général vaut mieux faire une pause dans la session surf…) me fait les gros yeux à travers le masque et je l’entends pousser des petits cris de joie dans son détendeur. Moi aussi je m’exclame un peu quand arrive le premier bouledogue, celui qui te fait toujours le petit frisson dans ta combi, et puis ensuite je prends des photos et surtout je kiffe.


Entre deux plongées, je discute avec l’un des instructeurs, qui me demande gentiment s’il peut faire une partie du trajet de retour avec nous, et du coup pendant qu’on le ramène on lui demande des tuyaux sur les sites de plongée où on peut aller près de Malolo, là où on sera la semaine suivante.
Bref, une bonne journée de plongée, qui valait tout à fait la somme exorbitante qu’on a dépensé. Parce que la plongée à Fidji les amis, ce n’est pas donné (rien n’est trop donné à Fidji d’ailleurs quand on vient d’Indonésie).
On se fait la route du retour tranquillement, on s’arrête en chemin pour acheter des épis de maïs grillés et faire des photos, le sud de l’île est vert, luxuriant, de la vraie jungle comme j’aime. Enfin on s’arrête à Nadi pour quelques courses, là pour le coup rien de joli c’est juste une petite ville. Ca me rappelle pas mal l’ïle Maurice, bizarrement, des enseignes peintes, de la bouffe indienne pas mal, les gens sont souriants. Jean achète la pire chemise à fleurs qu’il puisse trouver, ça sent définitivement les vacances et on rentre se boire une bière au bateau pour fêter ça.
Le lendemain, la pièce manquante a décidé d’arriver, et nous larguons les amarres tels des pirates écumant le Pacifique (ou presque) pour aller à Malolo. Suite et fin au prochain numéro.