Et…bonne année en retard !
La bonne année m’a été souhaitée un peu en retard cette année…Revenons un peu en arrière que je vous explique.
En 2015 j’ai investi du temps et de l’énergie à préparer ma candidature pour la formation PADI Course Director. Pour ceux qui n’ont aucune idée de ce que je raconte, voici :

Vous voyez la case noire tout en haut qui dit “Course Director”? Voilà, moi je veux être là. Les trois dernières années, depuis "Open Water Scuba Instructor" je me suis employée à grimper les autres marches. Une fois cette formation faite, vous pouvez former les moniteurs, vous devenez un peu un super moniteur qui peut enseigner tous les cours. Comme c’est le dernier barreau de l’échelle, il y a un processus de sélection et ce n’est pas parce qu’on postule qu’on est reçu, en gros.
Donc tout mon petit dossier était prêt depuis fin novembre, et j’attendais patiemment la réponse de PADI qui était prévue pour le 15 janvier.
Le jour J j’avais les nerfs un peu plus en pelote que j’aurais voulu. Je me lève donc et je vérifie mes emails au saut du lit, rien. Donc café, hop je saute dans mon maillot et je me rends au boulot : pas de plongées prévues le jour là, car à la place j’ai des emails de boulot à faire. Deuxième café, re vérifier les emails…et hop le voilà l’email de PADI, je suis acceptée pour faire la formation !
S’en suit une tournée de câlins, on me balance dans la piscine pour fêter ça, et ensuite je décide que les emails peuvent attendre et que je vais aller plonger avec les copains pour fêter ça.
Il y a un groupe de potes/instructeurs/divemasters sur le bateau, donc nous voilà partis et je me mets à l’eau en espérant rien d’autre qu’un cool nudibranche et de passer une heure dans l’eau peinard avec les copains et de savourer ma joie intérieure. Les garçons me disent que je mérite un mola aujourd’hui,mais l’eau est chaude donc je n’y crois même pas.
Donc on descend vers 30 mètres, on regarde un peu dans le bleu mais rien de gros, pas de mola, il y a un petit courant tranquille donc on dérive le long du récif peinard, moi je me mets le nez dans le corail à chercher des nudibranches comme je fais souvent.
Jusqu’au moment où Jake m’attrape le bras qu’il secoue violemment accompagné d’un cri étouffé dans son détendeur, je suis son doigt qui pointe vers la surface. Il me faut à peu près deux secondes pour savoir ce qu’est cette ombre ENORME au-dessus de nos têtes: un requin-baleine.
(alors pour ceux qui me connaissent et/ou qui suivent ce blog avec intérêt, vous savez déjà qu’il reste quelques gros animaux sur ma liste de merveilles aquatiques à voir, et qu’en haut de cette liste se trouve depuis plus d’une décennie le requin-baleine. Le vilain requin-baleine qui m’évite depuis des années et des centaines de plongée, qui n’est jamais là quand moi je suis là, qui me fait toujours le coup de “ah c’est con on en a vu un la semaine dernière”, etc. Plus d’un millier de plongées et zéro requin-baleine. C’est devenu une blague récurrente, souvent quand je me mets à l’eau je dis à la cantonade: “allez, ptet qu’aujourd’hui c’est enfin le jour du requin-baleine”.)

UN REQUIN BALEINE, les amis. Un énorme, magnifique, incroyable requin-baleine.
(il s’avèrera plus tard que ça devait être un bébé de 4/5 mètres, un petit quoi)
ENFIN !!!
Le dit requin-baleine est très proche de la surface, donc n’écoutant pas mon ordinateur de plongée qui bippe dans tous les sens et que je n’entends même pas vu que je hurle dans mon détendeur, je remonte comme une fusée de 20 à 10 mètres pour me mettre proche du mastodonte et essayer de le suivre un peu (alors que lui il nage peinard à contre-courant, sans effort, et que moi je pédale de toutes mes forces avec mes gigantesques palmes, bénies soient-elles une fois de plus !!). Quelques minutes de joie et de magie, j’ai versé une larme dans mon masque.
Le reste de la journée ne fut qu’un gros nuage de bonheur et de requin-baleine.
Sinon, il a enfin commencé à pleuvoir. Je ne vais même pas commencer à vous parler de la mousson, parce que j’en ai déjà ma claque.
